Lons-le-Saunier: « La Semencerie », un collectif de semences paysannes qui donne de l’espoir

La grande salle Sciamma du centre culturel des 4C a été presque entièrement investie par un public très varié dans la soirée du mardi 21 mars pour la projection du film « Essaimons-nous » suivi d’un échange très animé avec la réalisatrice, Laure Saint-Hillier ainsi que quelques semanciers locaux du documentaire, comme Armelle Bidault et Arnaud Perinet, « Les Maraîchers de Montain »

« La Semencerie » avait aussi installé un stand de semences en vente qui a attiré un nombre étonnant de personnes, enthousiasmées par la soirée: des jardiniers expérimentés en quête de nouveautés mais aussi de complets novices conquis par le film, hommage poétique et politique des maraîchers défendant la biodiversité par le développement de leurs propres semences. « Respecter la biodiversité en se nourrissant sainement avec des espèces végétales issues de notre région est un enjeu vital », explique Laure Saint Hillier. Recherche de l’autonomie et respect du vivant est la base de cette grande aventure franc-comtoise décrite en direct pendant 4 ans par la réalisatrice, plasticienne de formation domiciliée à la Grange Mélot, ferme maraîchère des environs de Besançon, dont Isabelle Cerisier, est la cheffe d'exploitation. Son témoignage tout en délicatesse plonge le public au cœur de « La Semencerie », collectif de semences fertiles, reproductibles, bio et locales par des maraîchers et maraîchères de Franche Comté, qui s’est développé au sein d’un réseau d’échange informel et gratuit de semences paysannes sous l’élan de Yannick Loubet, formateur en maraîchage au lycée agricole de Montmorot. Armelle Bidault précise: « On veut se réapproprier les semences paysannes pour retrouver la biodiversité mais aussi le goût et la valeur nutritive des aliments qui nous ont été retirés par l'utilisation exclusive des semences F1 aux mains d’un monopole de 5 multinationales animées par des logiques de rendements et de productivité ». Nombreuses sont les personnes qui sont restées échanger de façon informelle à l’issue de cette soirée qui a donné de l’élan et de l’espoir pour un renouveau du monde agricole où 75% du patrimoine légumier a disparu.