Augisey: Petit entretien avec Séverine Bénier connue sous le nom de « Ma.demoiselle sème »
Pourriez-vous vous présenter svp ?
Je m'appelle Séverine Bénier, je suis née à Lons-le-Saunier. Je suis maman de 2 garçons, Louis et Nino. Depuis 2008, je suis également psychologue du travail, de la santé et de l'environnement ; formatrice et également facilitatrice graphique. J'ai exercé dans différentes régions à des postes variés comme des crèches, des entreprises ou encore auprès d'adolescents. Je suis revenue vivre sur ems terres natales depuis 2016.
Comment vous êtes-vous lancée dans cette belle aventure professionnelle en tant que psychologue itinérante ?
C'est pendant le confinement que je me suis reconnectée à mon envie de créer mon entreprise. A l'époque, je travaillais en tant qu'enseignante au LP Montciel, un métier d'adoption que j'ai adoré et qui m'a permis d'être très en lien avec les jeunes et leurs familles. Maintenir les liens était alors primordial. C'est ainsi que j'ai écouté pendant de nombreuses heures, les histoires de ces gens qui témoignaient de leurs difficultés liées à la ruralité et notamment à la mobilité et aux déserts médicaux. La santé mentale étant un champ non épargné.
C'est ainsi que j'ai travaillé à dépasser mes propres croyances limitantes (notamment l'idée que la création d'entreprise n'était pas compatible avec mon statut de maman solo) et me suis lancée dans l'aventure de l'entrepreneuriat. Il était alors évident que je serais itinérante pour aller dans ces llieux, ces paysages que mes collègues n'avaient pas ou très peu investi.
Quels sont les avantages par rapport à un poste de psychologue «
Je ne sais pas s'il y a des avantages à être itinérante. Je crois que c'est plutôt une question de démarche. Ce que j'aime : aller vers les gens, aller à la rencontre des Autres et de leurs histoires et oeuvrer, au moins en petite partie, à plus de justice sociale. Certaines personnes ne peuvent pas accéder à des soins psychiques faute de transport. Cela n'est pas entendable pour moi. Et puis, j'adore changer de cadre de travail au quotidien ! Je peux aussi bien être accueillie sur une exploitation agricole que dans un établissement scolaire, un EPHAD ou encore une entreprise. Mes objectifs : rendre la prévention et le soin en santé mentale accessible. Et même si je sais que cette posture sort quelque peu des pratiques habituelles, je ne changerais pas !
Comment se déroule votre journée ?
Mes journées alternent entre des suivis individuels au domicile des particuliers sur tout le Jura. Pour le moment, je me déplace beaucoup en montagne (Les Bouchoux, Prémanon, Saint-Claude...). Mais aussi, je propose des ateliers collectifs afin se sensibiliser les personnes à la prévention du mal-être, des conférences etc.
Quelle étendue géographique couvrez-vous ?
J'exerce sur tout le Jura pour les suivis individuels et les ateleirs collectifs ou formations en entreprise.
Mais je suis également sollicitée par d'autres partenaires sur la région Bourgogne-Franche-Comté.
Comment avez-vous (et vos patients) vécu la crise sanitaire ? Quel a été le moment le plus difficile
A l'époque de la crise sanitaire, des confinements, j'exerçais en tant qu'enseignante bien que mes outils de psychologue m'aient été grandement utiles à ce moment-là ! Pour les jeunes que j'avais alors en classe, âgés de 15 à 18 ans en moyenne, le challenge le plus important a été de maintenir des liens afin de préserver leur envie d'apprendre et de décrocher leurs diplômes. C'est pour cette raison que les liens quotidiens par téléphone avec eux et leurs familles ont été indispensables. Aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'ils sont tous devenus. Mais je constate, à travers l'entreprise et les patients que je rencontre, que certains jeunes de cette même classe d'âge souffrent principalement d'isolement, de repli sur soi, voire d'anxiété face au Monde, à l'avenir etc. Avec une difficulté très importante à verbaliser leurs ressentis, leurs émotions.
Qui sont vos patients ?
Il n'y a pas de profil particulier pour le moment même si je travaille beaucoup avec les agriculteurs grâce à un partenariat avec la MSA Franche-Comté. Je reçois également des adolescent.es, des hommes, des femmes, des jeunes pu des plus âgés. Il n'y pas de spécificité pour le moment.
Les particuliers s'adressent à moi pour différentes raisons : le mal-être voire la dépression, la perte de sens, des peurs quant à l'avenir notamment professionnel, ou encore des questionnements de parents.
Les professionnel.les s'adressent à moi principalement pour soutenir leurs équipes,sensibiliser les salarié.es à la prévention du burn-out ou bore-out. Ou encore parce qu'ils souhaient gagner en compétences notamment psycho-émotionnelles (soft et mad-skills) en travaillant notamment grâce aux outils de la pensée visuelle.
Je crois que le bouche à oreille fonctionne ainsi que les partenariats que je mets en place comme avec la MSA, l'éducation nationale, ou encore le Colelctif Comme un gant.
Des projets ?
Oui, beaucoup
Le prochain en date me tient à cœur puisqu'il s'agit d'une collaboration avec le collectif « Comme un Gant » qui met en place un tiers-lieu cutlurel itinérant basé, autrement dit un chapiteau, pour cette première fois, à Augisey pour le mois de mars.
Je vais intervenir 2 fois pour 2 ateliers différents :
Le premier « Rencontrer ma vulnérabilité et en faire une force » aura lieu le 10 mars de 14 h à 16h à Augisey.
L'objectif est de s'accorder un temps de rencontre avec soi et avec l'Autre, de se mettre à l'écoute de son état intérieur du moment, accueillir ses paradoxes, ses doutes.
La danse sera mon outil privilégié. Danser pour soi, danser avec les autres. Seules l’intuition et la liberté de mouvement seront sollicitées.
Le jeudi 24 mars de 16h à 18h avec un atelier intitulé « Semer la confiance dans tous les chamos de ma vie grâce à la permaculture ». Ou comment s'inspirer de la nature pour se transformer soi et transformer son entreprise ou du moins son rapport au travail. Mes outils seront ceux des arts intuitifs et de la pensée visuelle.
Un message aux lecteurs ?
Il est légitime de traverser des momens de doute au vu de la crise que nous vivons depuis deux ans. Une crise éprouvante sous bien des apects mais qui ne doit pas sonner comme une fatalité pessimiste. Chacun.e a le pouvoir de reprendre sa vie en main. Pour cela, je peux vous accompagner à désherber les champs en broussaille, semer des graines que vous aurez choisies, vous aider à les cultiver et entretenir, mais aussi envisager avec vous la possibilité de les voir fleurir. Pour vous-même, un proche ou les salarié.es de votre entreprise.
Alors, n'hésitez pas à me contacter !
Voici des photos et mon article publié le jeudi 3 mars dans Voix du Jura: